La Cage de l’Ombre Forte
publie le catalogue de l’exposition
ARCHIVES
DES IMPRESSIONS
MÉLANCOLIQUES
Fragments d’une collection
YVES CARREAU
présentée par la grange du Boissieu
du 29 septembre au 28 octobre 2018
les samedis et dimanches
de 14h à 19h.
Vernissage de l’exposition
et présentation de l’ouvrage
le samedi 29 septembre à 15h
Tout au long de sa vie, Yves Carreau s’est passionné pour l’image sous toutes ses formes : du signe abstrait à la figuration, du noir et blanc à la couleur, de la miniature au grand format, de la pièce unique aux multiples.
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Sélection de pages du catalogue reproduisant les œuvres exposées :
Linogravures, sérigraphies, xylogravures, dessins.
Contact : la grange du Boissieu
www.lagrangeduboissieu.fr
Alexandre Baumgartner (06 80 32 29 44)
Place Denis de Boissieu, Le Boissieu, 38530 La Buissière
Une situation comme instant poétique.
Marguerite Dewandel, juin 2013, Paris.
Une branche « morte » posée contre un mur blanc.
À sa base, dans une échancrure de l’écorce grise, des perles comme une eau opaque.
En écrivant ces lignes, je me suis souvenue des chaises fragilisées (Chair, 2009), d’une barque en perdition (La Crue, 2010)…
J’ai découvert « Nid » parmi d’autres pièces à l’occasion de l’exposition APRÈS après de Stéphane Thidet présentée par Aline Vidal.
Je ne sais pas ce que l’auteur voulait dire et d’ailleurs, peu m’importe.
Mon regard s’est posé sur cette branche silencieuse et elle n’était là que pour moi.
La verticalité vulnérable de la branche, le contact fragile avec le mur, la béance verte de la flaque de perles de verre.
Je sais que dans l’ensemble de son œuvre, rien n’est donné à priori ; tout est dans la quête.
Les éléments sont plausibles, voire banals. Cependant leur organisation, leurs contacts rendent énigmatique la perception des dispositifs. Il s’agit de les décrypter avec nos propres repères, nos propres souvenirs.
Les objets abandonnés n’obéissent plus aux règles qu’un propriétaire ou une fonction leur imposaient : la branche n’est plus branche…
Peut-être est-ce là la raison de la persistance du sentiment de tristesse qui nous occupe longtemps après avoir quitté la place.
Tristesse inhérente à la conscience de ne plus être assez dans la contemplation désintéressée des objets, d’avoir oublié l’espérance de la découverte d’un monde caché forcément merveilleux, de ne plus jouer à l’abolition des échelles.
Son œuvre nous ramène à la nécessité de créer notre propre fantasmagorie.
Je repense en fixant ces gouttes vertes posées dans la rugosité de l’écorce sans vie, à la nouvelle de Virginia Woolf : La fascination de l’étang.
« Il était peut-être très profond - insondable à l’œil en tout cas. Ses bords étaient frangés de joncs si touffus que leur reflet étaient ombreux comme l’ombre des eaux profondes. (…) Bien des gens avaient dû y venir au fil de leur vie, au fil des âges, laisser tomber une pensée dans l’eau, lui poser une question, comme on le faisait soi-même en ce soir d’été. Peut-être était-ce le secret de sa fascination : il retenait dans ses eaux toutes sortes de rêves, de plaintes, de confidences, non pas imprimés ou dits à voix haute mais à l’état liquide, flottant les uns sur les autres, presque désincarnés. »
Stéphane Thidet
APRÈS après
Galerie Aline Vidal
jusqu’au 22 juin, 119 rue Vieille du Temple, Paris 3e.