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D’un jour à l’autre. Le secret de l’atelier…

Le voyage de Marguerite Dewandel

Visuel : Joëlle Labiche © La Cage de l’Ombre Forte

Pendant l’été qui vient de finir, Marguerite a arpenté les terres du Cotentin, à la recherche de la maison de Maxime Darfonville.
Elle a déjà beaucoup écrit sur cette maison (sur son verger, sur la bibliothèque, sur les visiteurs qui revenaient après une longue absence) bien qu’elle ne l’ait jamais vue et qu’elle n’en connaisse ni la configuration exacte ni l’endroit où elle se trouve. Seules quelques vagues indications glanées au fil de la lecture des archives des Rencontres de Saint-Marcouf et dans le souvenir des conversations qu’elle eut naguère avec Éléonore la compagne de Maxime, lui servent de trame.
Forte des indications éparses mémorisées sans méthode, elle avait fait avant de partir une longue enquête pour repérer toutes les bâtisses potentiellement éligibles.
Sur le terrain, elle a limité sa quête à ces zones intermédiaires, entre la mer et les pâturages, qu’elle affectionne particulièrement et qui dans sa rêverie sont le seul endroit où Maxime pouvait avoir choisi de se retrancher. .
Pendant ce voyage, elle a tenu un journal dont des extraits ont été publiés sur sa page Facebook.
Nous présentons ici quelques passages.

Le cinquième jour de la recherche /5
(suite…)
Photo associée :
Hypothèse 3 // document 329
À gauche, il est possible d’imaginer la bibliothèque et le bureau de Maxime.

Aujourd’hui, comme je l’envisageais avant-hier, il me faut parler un peu de Maxime Darfonville.
Il n’a jamais voulu dévoiler ses origines. Le seul indice évoqué par Éléonore est ce grand portrait peint trônant dans le hall d’entrée de la maison. Il représentait une femme vêtue d’une robe longue foncée. Au bas de la toile on pouvait décrypter un texte à peine lisible : Suzanne Darfonville à Wimereux, 1938. Cette inscription semblait postérieure à la réalisation de la peinture. Éléonore supposait que c’était la mère de Maxime mais qui pouvait être sûre du bien-fondé de cette légende ?

(…)
Elle sait que Maxime a beaucoup voyagé avant de se fixer dans son domaine. Personne n’osait lui parler de cette vie antérieure, ni des affaires qui lui ont permis d’acheter ce manoir. D’ailleurs il décourageait toute personne qui naïvement tentait de le faire. Pour seule réponse il dirigeait son regard noir vers le curieux et c’en était terminé.
(…)
La seule fois où Éléonore parla de l’acquisition de cette maison, elle m’expliqua que Maxime l’avait acheté sur les conseils de m. Ker.
« Ayez de l’audace Maxime ! J’en ai manqué quand en 1947 on m’a proposé d’acheter un dessin de Balthus. C’était cher pour moi à cette époque mais j’aurais pu le faire. Quel pleutre ! Vous avez envie de quitter la vie parisienne faites-le avec panache. Ne ratez pas cette occasion. »
Maxime lui fit confiance.
Les débuts furent difficiles. Passer d’un appartement parisien à cette demeure trop vaste et ingérable fut une épreuve.
Puis la domestication réciproque s’opéra.

(…)
Vinrent très vite tous les amis de Maxime.
D’abord Louis Soufier-Deleure puis Elie Pontpuiseux enfin tous les autres.

Eléonore toujours en retrait observa tout cela. Elle devait avoir encore tant à me dire.

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Le lecteur trouvera de plus amples informations dans les ouvrages suivants :
1. Une collection, catalogue raisonné de la collection Louis Soufier-Deleure. Éditions Melpomène de Doucigny, collection Les collections, préface d’Alain Farfall, 364 pages, 20 x 25 cm, 326 reproductions.
2. Les jeudis de Saint-Marcouf, Correspondance, Maxime Darfonville - Louis Soufier-Deleure - Élie Pontpuiseux, ouvrage en préparation à La Cage de l’ombre Forte / département éditions.
3. Maxime Darfonville, Climat tempéré, Yoshimasu Publishers, collection Ciel noir, 168 pages, 20 x 25 cm, 46 reproductions. Dans cet ouvrage, Maxime mêle des textes, des photographies et des dessins évoquant la fameuse maison du cantonnier qu’Élie choisit comme personnage principal de sa dernière pièce Carrée jouée en 2013 au théâtre de Kutimô et publiée aux éditions Melpomène de Doucigny.
4. Élie Pontpuiseux, Le Jardin Bleu, le graphisme comme poétique, éditions Melpomène de Doucigny, préface de Denyse d’Artemes, 134 pages, 14 x 22 cm, 26 reproductions, 1998.

Extrait

LA 5E ÉPOQUE (2014-15)

Bande-annonce du court-métrage « La 5e époque » présenté au cours de l’exposition « Archives des impressions mélancoliques » à la grange du Boissieu
Il a été réalisé par Joëlle Labiche et Quentin Aurat avec la participation d’Yves Carreau, Julie Verin et Marie Maignaut.