Dans le Reliquaire, ce n’est pas la dévotion qui me préoccupe, ni la relique en elle-même qui me retient : le bout d’os racorni du métacarpien d’Anselme, me paraît anecdotique.
Ce qui m’intéresse, c’est le Reliquaire, ce lieu d’enfermement ouvragé, un sas vers un au-delà métaphorique dont la charge symbolique, le signifié est différent pour chacun d’entre nous.
C’est, avant tout, un espace clos chargé d’épaisseur, qui nous fait face, lieu paradoxal d’enfermement largement ouvert au regard. J’y perçois une analogie avec la nature de mes estampes où la frontalité est comme une façade vitrée qui ouvre sur un dedans.
Là un étagement viscérale enchâssé dans des dispositifs scéniques servant d’encadrement, ménage des entrebâillements qui laissent percevoir des profondeurs, des lointains inaccessibles, comme la parure écartée d’un sanctuaire profane s’ouvrant à nos sens.
Yves Carreau
Novembre 2012