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D’un jour à l’autre. Le secret de l’atelier…

Une nouvelle exposition d’Yves Carreau.

Galerie Le lieu des signes du 4 au 21 mai 2011.

À partir d’une suite de dessins récents, Yves Carreau présente deux livres édités par La Cage de l’Ombre Forte.
Texte de Benoît Ronbas, typographie de Joëlle Labiche.
Galerie de la librairie Les Temps Modernes à Orléans.
Rencontre le mercredi 4 mai à partir de 17 h.

En vente exclusive, librairie Les Temps Modernes : 30€ pièce

Suspension.
Deux livres à partir de dessins, qui montrent ma pratique en ce domaine.
Rideau d’eau est la métaphore de l’espace, du plan, du support du dessin, le lieu même de l’action.
Le trait de Zeus, c’est la ligne, le trait, puis une forme expressive, un signe fondamental qui transperce notre inconscient.

L’outil, la forme et le support…
Comme une goutte qui tomberait à l’envers, il s’agit de questionner sensiblement une pratique : la somptueuse simplicité du dessin exige beaucoup de tension.
Transférer, par un équivalent graphique, du perçu sur une surface ; il s’agit pour moi d’être dans le cadre de l’évocation et non d’une représentation mimétique.
Le dessin est et demeure la colonne vertébrale de mon travail.
Il n’y a pas de meilleur moyen pour fréquenter, creuser les questionnements visuels qui me préoccupent.

Dessiner est une forme de méditation, d’ascèse où il est question d’élévation, de dépassement dans un face à face avec soi.
C’est tout d’abord un dialogue intérieur où l’autre, en ces instants, est exclu.
Où il faut à chaque fois choisir, refuser, cheminer vers un inconnu non prédéterminé, vers une terre à découvrir.
Sans cesse réinventer le doute qui motive et inquiète : vais-je retrouver cette immersion propice dans un cheminement interne qu’impose l’instantanéité de mes actes ?
Beaucoup d’écueils à éviter : se protéger des recettes, s’ouvrir avec vigilance à l’errance, se méfier du pittoresque et de la dextérité virtuose de l’outil…
Contrôler sans faiblesse la présence indissociable du duo main-cerveau, entre-deux privilégié ; ils se suivent, se précèdent, se respectent jusqu’à l’achèvement choisi de l’acte du dessin.
Dessiner, c’est rechercher ces instants inégalés, vertigineux, hélas trop fugaces, où les « signes » se mettent en place, les éléments s’organisent selon ma volonté ; ils ont du moins l’élégance de me laisser le croire.
Quand je regarde les travaux de dessinateurs qui m’intéressent, ce sont tous ces éléments qu’il me plaît de percevoir : partager à distance avec l’auteur, son parcours de création.
La réussite est envoûtante, quand ces choix sont rendus légers à l’autre, telle la connivence d’une complicité subtile à travers le temps et l’espace.

Avril 2011, À propos du Dessin, Yves Carreau.

Pour mémoire, évocation du livre Rideau d’eau

Extrait

LA 5E ÉPOQUE (2014-15)

Bande-annonce du court-métrage « La 5e époque » présenté au cours de l’exposition « Archives des impressions mélancoliques » à la grange du Boissieu
Il a été réalisé par Joëlle Labiche et Quentin Aurat avec la participation d’Yves Carreau, Julie Verin et Marie Maignaut.