Images de Joëlle Labiche et Yves Carreau. Textes de Claude Mouchard, Marguerite Dewandel et Sophie Monville.
Cette exposition présente le livre Rémanences.
Pendant les six années consacrées à ce travail, de nombreux autres projets ont été élaborés dans les ateliers de La Cage de l’Ombre Forte. Quelques-uns - ayant à voir avec l’univers du livre - sont présentés ici. De plus, La Cage de l’Ombre Forte profite de cette présentation pour livrer une partie de son fonds d’archives.
Tous ces objets parlent de mémoire, d’archives et de livres et essaient de dire le temps qui passe.
Comment saisir toutes ces pièces pour les examiner, les interroger et les partager ? Comment distinguer le fantasme des faits ? Comment reconnaître le témoignage de l’affabulation ? Voici quelques-uns des enjeux de cette installation.
Marguerite Dewandel
Sur l’archive.
Sophie Monville, septembre 2007
Notes sur l’archive
Archives : nom féminin du grec Arkhéia.
1. Ensemble de documents relatifs à l’histoire d’une ville, d’une famille, etc., propres à une entreprise, une administration, etc.
2. Lieu où sont conservés de tels documents.
La définition du dictionnaire est simple et précise.
Comme pour la ruine ou le vestige, il y aurait un devenir archive, un statut donné à ce qui résiste à l’oubli et au temps, et un lieu, pour l’expérience de cette résistance.
Classé, rangé, inventorié, devenu archive, l’objet ne cesse de revenir à son origine, qu’il a recueillie dans sa métamorphose.
Réceptacle de la mémoire des événements qu’elle incarne, double d’un éternel présent, tels sont les pouvoirs de l’archive et son autorité face à l’histoire sur le souvenir et l’usure du temps.
Pourtant, en accumulant les preuves, l’archive veut faire loi, mais il arrive que l’on se perde dans les dédales d’histoires toujours à reconstruire. L’histoire toujours tend vers l’imaginaire et la fiction n’est jamais loin. Ainsi le mythe et l’archive se tiennent en équilibre aux deux extrêmes d’un même désir de justifier d’un commencement, d’une origine, et il n’est pas impossible que parfois ils se confondent.
Retrouvant Orphée dans sa quête, vivants condamnés au monde des vivants, ce qui n’est plus toujours nous échappe. L’archive ne serait qu’un leurre, une vanité nous donnant l’illusion de maintenir en présence les choses du passé. Il en serait de l’archive comme du bois endormi de ce conte où toutes choses vivantes se tiennent maintenant en silence.