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come prima e con Fortuny
venise, printemps 2014

Dessins d’Yves Carreau
© La Cage de l’Ombre Forte
Après l’averse un soir de printemps,
dans le vert feuillage, la lumière revenue,
se dilue à l’odeur douceâtre de la terre
précoce avant goût du pourrissement à venir.

Une harmonie qui se désagrège, l’instant d’avant,
contrairement à la sensation d’un ressenti
qui ouvre au partage, ce sentiment imposé
s’intériorise et appelle le repli silencieux.
Les effets avant les causes vous pénètrent.
Ce supplément fragile, aux limites incertaines,
entre la brillance et la putréfaction :
sous le brocard somptueux le satin moisi patiente
une dérive inexorable.

Je perçois dans les dessins d’Yves Carreau,
ce basculement au ralenti,
ces instants suspendus.
« Dès les fondations penser les ruines. »

Le déséquilibre précède toujours la chute.
L’inéluctable écroulement des choses
souvent à peine sensible,
laisserait croire à une clarté sereine.
Presque sournoisement le noir obscur
veille.

Benoît Ronbas, juin 2014.